Pájaros sin alas [Oiseaux sans ailes] est un roman qui accroche le lecteur dès l’incipit, «tuer quelqu’un,
c’est aussi simple que de pousser sur un bouton, mais il faut savoir quand
et comment pousser sur ce bouton» sans le lâcher jusqu’au dénouement
inattendu.
L’accumulation de rebondissements ne
rend pas facile la tâche de résumer l’histoire. En quelques mots, Pájaros
sin alas narre l’histoire, à la première personne, de Mikel Goikoetxea, un
ex-ertzaina qui a été écarté du service à la suite d’une fausse accusation de
pédérastie et qui s’est reconverti en détective privé. Bien que l’auteur ne lui
ait épargné aucun poncif relatif à la profession, Goiko n’en est pas moins un
personnage original, obstiné, râleur, aux répliques sarcastiques. Il est
contacté par un notaire qui ne croit pas à la mort accidentelle de sa femme. Le
dossier a été classé «sans suite» et tout l’entourage de Goiko- enfin ceux qui
lui sont resté fidèles malgré l’image de pédéraste qu’il traîne derrière lui -
lui conseille de laisser tomber cette affaire. Mais Goiko est têtu et, surtout,
il a besoin d’argent et le notaire paye bien.
Ses premières investigations l’entraînent
dans le milieu d’une communauté bolivienne de sans papiers protégés par une
congrégation religieuse. Goiko ne se doute pas qu’il est en train d’ouvrir la
boîte de Pandore. Dès ses premiers pas dans l’enquête, les évènements
s’enchaînent: fuite de Boliviens vers leur pays, disparitions d’enfants,
disparitions de dossiers du commissariat, assassinat d’un des prêtres de
l’association, morts accidentelles ou attribuées à l’ETA de personnes
approchées par Goiko. Le notaire lui-même décharge Goiko de l’enquête, ce qui
ne va pas empêcher ce dernier de persévérer avec opiniatreté, convaincu de plus
en plus qu’on exerce des pressions sur lui et sur son entourage, surtout sur le
dernier bastion de ses amis pour qu’ils l’incitent à abandonner. Goiko est
persuadé que ces pressions viennent de très haut, que toutes ces morts ne sont
ni accidentelles ni l’œuvre de l’ETA et, partant, que la femme du notaire a bel
et bien été assassinée pour avoir découvert des choses qu’elle n’aurait pas dû
voir.
Plus son enquête avance, plus les
événements se précipitent. Il est accusé du meurtre de son ex-femme et
emprisonné pour ce prétendu crime. Il sera libéré faute de preuves. Ensuite il
échappe à une tentative d’assassinat mystérieusement déjouée, comme s’il
bénéficiait d’une protection occulte. Il est mis à l’abri dans un hôpital avant
de reprendre ses investigations avec encore un peu plus de détermination. Ces
dernières investigations vont l’emmener au comble de l’horreur.
Parallèlement à l’histoire de Goiko, le
narrateur conte, à la deuxième personne celle d’un ancien agent de la
Securitate roumaine reconverti en tueur à gages professionnel, solitaire,
efficace et discipliné quel que soit le commanditaire. «Tu as toujours été
et tu l’es encore un véritable professionnel. A cette époque tu étais au
service d’une dictature communiste comme tu aurais pu travailler pour un
gouvernement fasciste ou d’une quelconque couleur politique. Que tes patrons
soient rouges, noirs ou blancs t’est totalement indifférent du moment que les
billets avec lesquels on te paie soient verts».
Ce sicaire, dont on ne connaît pas le
nom –s’il s’appelle maintenant Vladimir, c’est un mensonge «Tu ne te
prénomme même pas Vladimir bien que tu te sois habitué à porter ce nom»–
est un personnage ambigu, comme le sont d’ailleurs les autres protagonistes du
roman : le juge homosexuel Bourget Morán qui est persuadé de la culpabilité de
Goiko, le gitan compagnon de cellule de Goiko lors de son séjour à la prison,
Natalia l’ex-épouse, même le vieux notaire Arturo Apodaka, pourtant le meilleur
ami du détective et aussi Sara, la prostituée en qui Goiko avait placé toute sa
confiance, …
Le roman est construit comme une partie
de poker menteur du point de vue de Goiko, de jeu d’échecs du point de vue de
ce Vladimir.
(http://critiques-resenas-divers.skynetblogs.be/index-7.html)
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