1953 : l’affaire Finaly défraie la chronique.
Elle a commencé plusieurs années auparavant, comme une banale affaire d’ordre
privé pour la garde de deux frères (juifs mais baptisés en 1948), Robert (né en
1941) et Gérald (né en 1942). Leurs parents sont morts en déportation et leurs
tantes les réclament, s’opposant à la personne qui les a sauvés de la Gestapo,
une catholique étrangement possessive, Mlle Brun.
Les enfants Finaly, ballotés et cachés
d’institution catholique en institution catholique, sont « retrouvés » à
Bayonne, au Collège Saint-Louis-de-Gonzague, mais c’est pour disparaître
aussitôt, au matin du 3 février 1953. Quelques jours plus tard, des prêtres et
laïcs basques du diocèse de Bayonne leur font passer clandestinement la
frontière de l’Espagne, pays soumis à l’époque à la dictature franquiste.
Par le plus pur des hasards, ces abbés qui
appartiennent pour la plupart à la lignée traditionnaliste et conservatrice de
l’Eglise, confient les enfants à l’abbaye bénédictine de Lazkao en Gipuzkoa. Les
enfants vont dès lors se trouver entre les mains de prêtres et de religieux
nationalistes basques et antifranquistes. C’est un moine, le père Mauro
Elizondo, qui va gérer toute l’affaire et également organiser le retour des
enfants en France le 26 juin 1953, en vue de leur restitution à leur famille.
Ce livre permet d’éclairer les attitudes fort différentes
de tous les protagonistes basques de l’affaire, tant au nord qu’au sud de la
Bidassoa.